Réaction du public au plan municipal de circulation
Secteur Kennedy/Saint-Flaive/Maurice Berteaux : de nombreuses nuisances et une insécurité accrue due au report de circulation
De nombreuses interventions ont porté sur les rues Saint-Flaive, Maurice Berteaux, et Kennedy. Ces voies sont concernées par un report direct de la circulation qui transitait jusqu’alors par la voie Stalingrad. De nombreux riverains ont fait part des nuisances induites par le nouveau plan de circulation qui ont changé du jour au lendemain le climat de ces îlots pavillonnaires. Des riverains nouvellement arrivés y regrettent même leur installation. Il a été évoqué le peu d’égard fait à leur situation de la part de la mairie.
Les nuisances relevées sont de plusieurs ordres : une circulation beaucoup plus importante toute la journée et des bouchons aux heures de pointes induisant une pollution et des nuisances sonores importantes (klaxon, camions…) sur des voies non calibrées pour un tel flux.
De nombreuses inquiétudes liées à la sécurité ont été soulevées. Elles ont concerné les ambulances bloquées dans les bouchons, les véhicules de pompiers trop gros pour ces voies étroites. Mais c’est surtout la sécurité des collégiens de Jules Ferry et des jeunes de l’Institut médico professionnel « Les Sources » qui a prévalu. Leur entrée en cours coïncide avec les heures de pointe et donc au flux le plus important de voitures. Plusieurs personnes redoutent un accident.
Secteur Stalingrad : des commerces menacés en raison de la difficulté d’accès du centre-ville
Du côté de la rue Stalingrad, si les bouchons aux heures de pointes du soir ont été pointés du doigt, c’est surtout la situation des commerces qui a suscité le plus de réactions. De nombreux commerçants présents (repreneur de la boucherie Collet, pharmacien nouvellement installé, librairie Lecut, Agence de voyages VVS, boutique Amarante, La Belle Histoire) ont unanimement partagé une baisse importante de leur chiffre d’affaires (de 30 à 50 %) et leurs inquiétudes sur la viabilité de leurs commerces. Un préjudice directement lié, pour eux, au nouveau plan qui rend difficile l’accès à leurs commerces.
Ces commerçants ont aussi fait part d’un manque d’écoute ou d’intérêts de la mairie face à leur situation. Selon d’autres, la mairie nierait avoir eu connaissance ou retour de telle situation.
Plusieurs personnes sont intervenues (dont une habitante de Saint Leu-la-forêt) pour faire part de leur attachement aux commerces du centre-ville qui font partie de l’identité d’Ermont et de leur inquiétude face à la menace de fermeture de certains.
Des voies cyclables insuffisantes et peu sécurisées
Plusieurs personnes sont intervenues pour défendre une politique de mobilité douce plus ambitieuse et regretter l’usage massif de la voiture dans Ermont. Il a été rappelé l’existence du plan vélo sous l’égide de la communauté d’agglomérations Val Parisis. Si l’aménagement des nouvelles voies cyclables est apprécié, elles sont jugées très insuffisantes pour privilégier le recours au vélo car elles se limitent au centre-ville. Ces personnes ont jugé nécessaire un plan plus ambitieux qui maillerait l’ensemble de la ville, permettant à tous les quartiers de rejoindre le centre-ville en sécurité, ce qui favoriserait un recours plus systématique au vélo. La dangerosité des voies cyclables de la rue de Stalingrad a été pointée en raison de l’absence de bordure et des voitures souvent stationnées sur cette voie.
Des avis partagés sur le stationnement
La question du stationnement a également été évoquée. Pour rappel, le nombre de places de stationnement n’a pas baissé avec le nouveau plan de circulation.
Même si cette question a semblé moins problématique que celle de la circulation dans le centre-ville, Le sujet a fait débat. Il a même pu être clivant durant les échanges tant pour certains les places de stationnement sont trop nombreuses dans la rue Stalingrad et les parkings existants suffisants (sauf peut-être les jours de marché) n’incitant aux déplacements à vélo, quand d’autres affirment qu’elles sont nécessaires car des gens ne peuvent se déplacer à vélo et viennent parfois d’autres villes.
Beaucoup de clients (d’après les commerçants) et certains commerçants eux-mêmes souhaiteraient pouvoir se garer devant ou près de leur commerce. Le parking du parc Beaulieu, réservé aux commerçants est jugé trop loin par certains et la place unique, attribuée à chaque commerce, parfois insuffisante. Les parkings (place du marché et gare de la Halte) seraient trop loin pour certains clients. Un débat qui pose la question suivante : « à qui doit profiter le stationnement en centre-ville ? Aux commerçants ou aux clients ? »
Le manque de lisibilité des durées de stationnement a été pointé (15 min, 2 heures, 4 heures selon les zones). Une uniformisation serait souhaitée.
Les problématiques de stationnement diffèrent selon les quartiers d’Ermont. Le plan de circulation et de stationnement de la ville n’a traité que du centre-ville. Certains quartiers comme les Chênes et les Carreaux, où les places manquent cruellement, sont jugés oubliés par ce nouveau plan.
Un espace public à réaménager
Selon un habitant (urbaniste), sur le centre-ville en général et la rue de Stalingrad en particulier, il est dommage qu’au plan de déplacement n’ait pas été ajouté un travail sur l’espace public. Sur l’avenue de Stalingrad, un travail de réflexion doit être fait sur la place du piéton : il pourrait s’agir d’élargir les trottoirs, de sécuriser les flux, …). Cela pourrait potentiellement passer par la réduction du stationnement.
Une proposition sur le centre-ville, pourrait être un retour de l’avenue de Stalingrad en double sens avec une réduction des stationnements afin de retravailler sur l’espace public et donner plus de places aux piétons afin que ces derniers puissent véritablement déambuler dans la ville pour y réaliser leurs courses et se promener. Cela implique que les usagers acceptent de se garer un peu plus loin et qu’il n’y ait plus forcément du stationnement juste devant les commerces.
Réactions à la proposition d’un plan alternatif par les élus d’Ermont citoyen
Du débat a émergé la nécessité de rendre son accessibilité au cœur de ville, de préserver son dynamisme et de permettre le développement des circulations douces. Pour cela il a été proposé de remettre en double sens la rue de Stalingrad et d’établir, en cœur de ville, une « zone de rencontre ». Piétons, vélos et véhicules à moteur y cohabiteront de manière apaisée. La vitesse y sera limitée à 20 km/h. Cette zone se limitera au cœur de ville, soit les principales rues commerçantes. Les quatre rues qui partent du rond-point Robert Bichet, à savoir :
- la rue de Stalingrad jusqu’à la place Anita Conti (gare de Cernay)
- la rue du 18 juin jusqu’au rond-point du 18 juin 1940
- la rue de la République jusqu’au rond-point de la médiathèque
- l’axe rue de l’Eglise, rue Louis Savoie jusqu’à la mairie
La proposition est bien accueillie et ne pas fait l’objet d’opposition. Plusieurs habitants ont fait des propositions d’aménagements.
Un habitant a proposé de fermer le passage des voitures sous le pont ferroviaire situé au Rond-Point en direction de Sannois, sauf pour les véhicules de secours (pompiers, ambulances…). Cette proposition n’a pas été retenue car jugée irréalisable. Les points de passage sont trop peu nombreux et se pose la question de l’accès à la Clinique Claude Bernard.
Une habitante a proposé de compléter cette proposition en changeant le sens de circulation de la rue Saint-Flaive pour empêcher les voitures de préférer cette rue plutôt que la rue Stalingrad où la vitesse serait plus faible et de remettre la portion de la rue Maurice Berteaux entre la rue Stalingrad et la rue Saint-Flaive dans son ancien sens de circulation.
Le sujet du stationnement aux périphéries de la ville, sur les secteurs Chênes et Carreaux, n’a pas été développé ; non plus que les effets du retour en double sens du boulevard Pasteur. Il faudra donc que les citoyens se saisissent de ces sujets.