Tribune Avril 2023

DEMOCRATIE LOCALE : LE MIROIR AUX ALOUETTES 

Le 17 février, le Conseil municipal a été appelé à voter une mesure de « démocratie participative » : la mise en place d’élus et d’habitants référents (tous désignés par le maire) pour recenser les besoins des Ermontois et « faciliter la communication, l’échange et l’action collective ». Soucieux d’une véritable représentativité, Ermont Citoyen et Ermont Renouveau ont demandé à ce qu’une zone, sur les dix présentées, soit animée par deux élus de nos groupes d’opposition : refusé ! Peut-être parce que, au mépris de la démocratie la plus élémentaire, la mesure avait déjà été annoncée dans le magazine d’Ermont paru quelques jours avant sa présentation en conseil municipal. Face à ce simulacre, notre groupe n’a pas pris part au vote de ce qui ressemble furieusement à un quadrillage de la ville annonçant sans doute une entrée en campagne.

Simulacre acte II : en fin de conseil, Ermont Citoyen a proposé une motion demandant le retrait du projet de « Réforme des retraites », à l’instar des 500 élus locaux de Seine et Marne notamment. Le maire s’est réfugié, au prix d’une manœuvre mesquine, derrière l’association des élus majoritaires pour refuser de soumettre au vote ce texte, jugeant la réforme « nécessaire » et de « politique nationale ». Pourtant les impacts sont directs sur notre ville.

Côté budget, la réforme conduirait à ce que les collectivités territoriales engagent 460 millions d’euros par an pour alimenter la caisse de retraites des agents territoriaux : autant d’argent qui n’ira pas à des projets pour les habitants. Les femmes représentent 2/3 des effectifs des agents municipaux d’Ermont, or elles sont les grandes perdantes du projet. S’opposer à cette réforme c’est préserver nos ATSEM, nos assistantes maternelles, nos agents de la police municipale, nos personnels de restauration, d’entretien dans les écoles, des espaces verts…

Enfin on sait le rôle majeur joué par les jeunes retraités dans le tissu associatif : reculer l’âge de départ c’est se priver de précieux bénévoles qui font vivre nos associations. Ni les habitants, ni les agents ne sauront ce que les élus pensent de cette réforme appliquée à leurs vies et à notre ville. Peut-être ne fallait-il pas contrarier un ministre attendu quelques jours plus tard ?