PAUVRE JEUNESSE 2
Impliquer la jeunesse dans la vie locale et l’encourager à s’engager dans la politique de notre commune devraient être des volontés impérieuses au caractère sacré. Cela participe en effet à la formation citoyenne de nos jeunes et à leur intégration.
A Ermont, notre jeunesse est représentée au sein de la municipalité par le Conseil Municipal des Enfants et des Jeunes. Le CMEJ, élu démocratiquement, est censé participer activement à l’amélioration du cadre de vie en proposant notamment des projets. Concrètement et à considérer les deux années écoulées, nos jeunes ont subi. Ils ont vu le Centre d’Information et de Jeunesse (CIO) et l’Espace Jeunesse fermer. Fini le centre fournisseur d’informations et de soutien pour aborder l’avenir, fini le grand espace emblématique et rassembleur.
Nos jeunes ont-ils été consultés ? Leur a-t-on demandé leur avis ? Pas de trace d’échange ni de débat. Opacité et cachoterie plutôt. Rappelons que le CIO a été fermé en 2020 en plein cœur de l’été et en toute discrétion. La mairie voulait récupérer des locaux. C’est la jeunesse qui en fait les frais. Point final. Cynisme ou politique à la petite semaine, la communication et le saupoudrage de moyens ont ensuite aidé à faire passer la pilule.
Sur le site de la ville, la suppression de l’Espace Jeunesse a été présentée comme un bienfait : « Plus de structure unique, la jeunesse rayonne sur toute la ville ! ». En bref, retour au bercail dans les centres socio-culturels de quartiers. Des Points Informations Jeunesse (PIJ) devaient pallier la disparition provisoire du CIO de notre territoire : une précédente tribune a montré la duperie.
Comment traiter ainsi notre jeunesse et ajouter aux effets dévastateurs de la période covid ?
Nos jeunes méritent un grand espace dédié où ils puissent se rassembler. Un lieu autogéré par exemple, avec rencontres et évènements organisés. Ils y échangeraient et partageraient des problématiques qui leur sont propres. En se retrouvant et en retissant du lien, ils redécouvriraient peut-être le goût d’une insouciance perdue.
Nos jeunes ne sont pas dupes, Monsieur le Maire. Ils ont pris conscience de l’illusion de démocratie et d’intérêt que vous faites mine de leur accorder.
Et si c’était ici que naissaient les racines de l’abstention ?
C. CAUZARD – K. LACOUTURE – J.F. HEUSSER