Au cours de leur vie, 33% des femmes seront victimes de violences. Chaque année, plus de 90 000 sont victimes de viols ou tentatives de viols qui, dans plus de 90% des cas, sont le fait d’une connaissance, la moitié par le conjoint/ex-conjoint. 146 féminicides en 2019, 147 en 2022 et au 06/12/2024, 128 déjà recensés. En France, tous les 2 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint/ex- conjoint.
Combattre efficacement ces violences sexistes et sexuelles (VSS) nécessite une réelle volonté qui doit se traduire par des choix politiques forts : campagnes fréquentes d’information, de sensibilisation, aide financière aux associations (ex : “Fondation des femmes”), renforcement de la politique d’accueil d’urgence… Au niveau national c’est 1 milliard d’euros dont ont besoin les associations mais à l’échelle locale des solutions concrètes, peu coûteuses, peuvent déjà être mises en place. Les communes, véritables relais de terrain de la volonté politique, ne doivent pas baisser les bras.
Lors du conseil municipal du 06/12/2024, l’assemblée s’est en effet prononcée sur la vente à un particulier d’une maison transformée en 2 appartements fraîchement rénovés, à deux pas du commissariat. Nous souhaitons évidemment la bienvenue aux nouveaux Ermontois mais il nous aurait semblé bien plus pertinent de réserver ces logements à des accueils d’urgence pour des femmes victimes de VSS comme nous le réclamons depuis 2020 (cf. la vidéo facebook Ermont Citoyen) ! Cela aurait permis à celles-ci, en réel danger physique, en grande souffrance psychologique et souvent en précarité matérielle, de trouver refuge loin de leur agresseur. Le maire nous a rétorqué qu’une fois installées dans les logements d’urgence, les victimes n’en partaient plus et qu’il ne connaissait pas d’association. Choix regrettable, d’autant que notre département a été précurseur en 2023 du dispositif « Pack nouveau départ » proposé par Isabelle Lonvis-Rome qui vise à réduire le nombre de féminicides.
Ceci montre une fois encore, manions l’euphémisme, la gestion hasardeuse et peu réfléchie de la majorité municipale quant à son utilisation du patrimoine public. Elle aurait pu engager la commune sur le chemin d’avancées sociétales en incarnant la prise de conscience dont elle se veut le porte-voix.